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dimanche 11 décembre 2016

La peur au ventre



Jusque là je ne me suis pas beaucoup appliquée dans l'écriture de mes articles, et je m'en excuse.
Mais quand je n'ai rien à faire (c-à-d, quand je n'ai rien de prévu et d'obligatoire) il m'est très difficile de me lancer dans une activité à 100%, de me concentrer dessus. Par exemple, j'écris cet article du boulot pendant un temps de pose. Je réfléchis beaucoup mieux quand je fais déjà quelque chose, allez savoir pourquoi, c'est pourtant très paradoxale.
Je m'arrête donc un instant pour vous écrire cet article qui me tient particulièrement à coeur.

La peur. Le seul instinct de survie que l'on a conservé depuis les cavernes. Elle est très utile quand elle est justifiée. C'est elle qui fera que vous vous tiendrez à la rembarre d'un escalier ou que vous ferez attention lorsque vous serez proche d'une falaise pour éviter de tomber.
Mais au quotidien, une peur irrationnelle et omniprésente est handicapante. Et depuis un an je dois combattre cette partie de moi qui tente de me protéger par tous les moyens nécessaires. Et surtout en me cloîtrant chez moi à ne rien faire d'autre que des activités passives (regarder des films, jouer aux jeux-vidéos, etc..). Alors certes c'est chouette de jouer à des jeux-vidéos toute la journée, je ne dis pas le contraire. Mais gaspiller chaque instant, chaque minute de sa vie dans ces activités peut se révéler toxique. Et c'est ce qui m'arrive.

Quelques fois, j'ai envie de me lancer dans une nouvelle activité, de tester ou de faire quelque chose. Je me sens transportée à l'idée de le faire, et je me dis "Ok, ce jour là, à telle heure, j'y vais !" (vous remarquerez déjà que je ne m'y mets que rarement tout de suite, première erreur). Je parle ici d'activités tout à fait anodines : aller à un cours de poterie, travailler mes cours de dessin, aller à la piscine, jeter les poubelles, aller à un rendez-vous, etc..
Et arrivé au jour J, la petite voix de mon renard retenti et me convainc de ne pas le faire, car trop "risqué". Lorsque je l'entend, ça me paralyse.. Je sens l'espace se restreindre autour de moi, mes jambes me lâcher et mon souffle se couper. La plupart du temps, je n'arrive pas à faire taire ce foutu renard, et je l'écoute. Donc je reste chez moi à gaspiller ma vie sur internet, parce que je suis trop "nulle" pour réussir à faire quoique ce soit. La semaine dernière, je n'ai pas osé aller à un cours d'improvisation (théâtre tout ça). Je me suis trouvée une liste de "bonnes excuses" pour ne pas y aller :
- C'est le jeudi soir, ça fini à 22h et je me lève à 4h30 le vendredi pour bosser.
- J'ai regardé leur site internet et ça me tente moyen finalement.
- Je vais pas bien m'entendre avec ces gens, on a pas les mêmes centres d'intérêts.

On se trouve toujours des excuses pour ne pas se mettre en "danger". Mais sortir de sa zone de confort, pour moi c'est aussi vivre sa vie comme on l'entend.
Cette peur qui me paralyse et m'empêche de faire ce dont j'ai envie, j'aimerai l'éliminer, la détruire, que jamais elle ne revienne. Aujourd'hui, j'ai peur de beaucoup de choses (peut-être même de tout). D'avoir l'air ridicule, de ne pas y arriver, d'échouer, de tenter de nouvelles choses, de rencontrer de nouvelles personnes, d'être rejetée, de rater ma vie. Et surtout, surtout, qu'on ne m'accepte pas telle que je suis, avec mes hauts et mes bas, mes faiblesses et mes forces, et avec mon renard.. Depuis que je ne nie plus son existence je prends conscience de mes changements d'humeurs, de mon irritabilité qui vient sans raison, de tout ce dont il est responsable et que je subis. En prendre conscience maintenant est très étrange. Comme si un voile enveloppait ma vie jusqu'à présent, et surtout la vision que j'en avais.
Depuis que j'ai ouvert cette porte, il m'est impossible de la refermer. Pour le meilleur et pour le pire, je vais devoir prendre en compte mon renard dans mes prises de décision, mes projets et le reste de mon existence. Ça peut paraître triste, certains me prennent en pitié, d'autres trouveront toujours que j'exagère, que je fais l'enfant pour avoir plus d'attention ou que je me trouve des excuses pour avoir une attitude incorrecte et un caractère de cochon. J'aimerai tellement pouvoir montrer à ceux qui ne connaissent pas cette douleur, les efforts surhumains que je dois faire pour simplement aller à un rendez-vous chez le dentiste. Leur montrer ce combat infernal et interminable contre une partie de moi-même que je mène à chaque instant. J'aimerai pouvoir leur dire que l'on peut arriver à se détester à cause de pensées qui traversent notre esprit contre notre volonté, et que malgré notre bonne volonté il est très dur de ne pas écouter le renard.

Et pourtant, il faut bien vivre. Tout le monde n'est pas au courant de mon soucis, ce n'est pas quelque chose qu'on peut raconter partout, surtout au boulot. Alors quand on a peur de tout faire de travers c'est compliquer de prendre des décisions, même si on a tout vérifié, qu'on est sûr de nous, il y aura toujours une voix au fond de nous qui dira : "Et si jamais..".

Mais je ne vois pas cette peur comme une fatalité, je la vois plus comme un challenge à surmonter. Petit à petit, je reprends confiance et je fais de nouvelles choses. Depuis trois semaines je voulais me mettre à la natation, aller à la piscine régulièrement même si je ne sais pas bien nager. Cela faisait trois semaines que je n'osais pas, je me disais "j'ai le temps, rien ne presse, j'irai plus tard", énième excuse pour ne rien faire et rester chez moi.
Et jeudi dernier, j'ai pris le taureau par les cornes comme on dit. J'ai regardé ma peur en face, j'ai donner une tape amicale à mon renard et je suis allée à la piscine pour nager 1h (non sans entendre mon renard me dire pendant tout le trajet que ce n'était pas une bonne idée, que j'allais me ridiculiser, mais pour une fois je ne l'ai pas écouté). J'avais peur en arrivant devant les douches, de ne pas "faire comme il faut" (peur irrationnelle sachant qu'il suffit juste de se pointer et de nager mais bon.. Le renard n'est pas rationnel). Mais je suis entrée dans l'eau et j'ai nagé. Et c'était bien. Et j'ai aimé. Et le temps est passé à une vitesse folle. Et il ne s'est rien passé d'épouvantable, je ne suis pas tombée devant tout le monde et on ne me dévisageait pas. C'était génial.
J'y retournerai deux fois par semaine (je pourrais même y aller tous les jours mais n'abusons pas des bonnes choses), et je pense y prendre toujours plus de plaisir.

Après avoir réussis ce petit exploit (qui pour moi est comparable à l'ascension du Mont Blanc), je suis fière de moi. Car je ne suis pas seulement allée à la piscine de mon quartier comme tout le monde, j'ai su tenir tête à mon renard. Ce foutu renard n'a plus l'air aussi gros et aussi effrayant qu'avant.

Mon renard quand je l'écoute.. Sombre, froid et menaçant.

Mon renard quand je réussis à lui tenir tête.

Et si j'ai réussis une fois, j'y arriverai une deuxième ou une troisième fois.
Rien ne pourra plus m'arrêter après ça ! Tremble Christophe Colomb, une nouvelle aventurière et exploratrice en herbe arrive !

Et vous ? De quoi avez-vous peur au quotidien ? 

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